Directrice déléguée aux formations professionnelles et technologiques du lycée, Sylvie Martin a la tâche multiple de l’organisation pédagogique du lycée, des ateliers et du déroulement des enseignements en toute sécurité : « Notre lycée, c’est 16 filières professionnelles. Un jeune qui vient chez nous, même s’il a un petit niveau et qu’il a des difficultés, à partir du moment où il vient en cours, il est garanti d’obtenir son diplôme, parce qu’on a des équipes pédagogiques qui ont été formées sur le terrain, et nos professeurs, certains agrégés d’autres CAPLP, enseignants spécialisés ou doctorants, s’adaptent à tous les profils de nos élèves. On connaît notre population et on arrive à adapter notre enseignement à tous ces jeunes. »
En effet le lycée Saint-Joseph de Punaauia a permis de réconcilier avec l’enseignement de nombreux élèves parfois rejetés par le système. Certains d’entre eux passeront le Baccalauréat professionnel cette année, tandis qu’ils sont arrivés au lycée il y a 5 ans pour s’inscrire en CAPD, étant en très grande difficulté scolaire. L’élève délaissé en enseignement général pour diverses raisons, que ce soit le niveau ou le comportement, retrouve une seconde chance d’intégration sociale grâce à une poursuite des études qui alterne la formation professionnelle et l’enseignement classique. « Nos élèves sortent transformés » précise Sylvie Martin, « selon les filières, les résultats de réussite au baccalauréat vont de 85 à 100%. Ces statistiques intègrent, en plus, les élèves démissionnaires. Nous constatons que la plupart des décrochages ne sont pas dus à l’enseignement ou au cadre scolaire, mais plus à des difficultés familiales qui font que ces élèves décrochent. »
« Un jeune qui sort de baccalauréat professionnel et qui arrive sur le marché du travail est très compétitif par rapport à un jeune qui a un bac de filière générale en poche. »
Outre le baccalauréat, les élèves sont certifiés en CAP ou BEP et reçoivent des formations annexes telles que le secourisme. Ils repartent avec leur diplôme, leurs certifications annexes, leurs attestations de formations professionnelles, car sur leurs 3 années de baccalauréat professionnel, les élèves font 6 stages en entreprises. Tout est fait pour les préparer à la vie active en respectant les exigences de l’enseignement général.
Des navettes seront à disposition des élèves pour les transporter et faciliter leurs déplacements à 7h00, 8h00, 15h30 et 16h30.
Constatant la tendance à l’absentéisme, Vetea Araipu a initié la création de clubs à la pause déjeuner afin que les jeunes se sentent bien dans leur établissement et qu’ils puissent mettre en avant leurs talents.
Des clubs ont également été initiés par les élèves eux-mêmes : un club de musique, un club ciné, des activités sportives, de relaxation, des jeux de stratégies… le nouveau directeur a aussi mis en place une politique du « zéro tolérance au paka » en renforçant la surveillance de l’établissement avec du personnel intérimaire. Ceci pour que les jeunes du lycée prennent conscience des méfaits de la drogue sur leur vie et leur comportement en classe. Les élèves de la terminale SAPAT ont organisé une journée sur « les violences, les méfaits des addictions et les infections sexuellement transmissibles » pour informer et sensibiliser tout le lycée. Tout est fait pour que les élèves aillent vers la réussite et surmontent des épreuves qui font parfois partie de leur quotidien.
« Dans tous les établissements privés, on a droit à des aides, à la bourse, au complément familial, il existe des fonds sociaux pour aider les familles en difficultés, même avec l’APEL. Dans l’établissement même, nous avons une caisse pour aider les élèves. » Les valeurs de cet établissement sont la solidarité, le respect, le partage et les élèves sont impliqués dans des activités qui les valorisent, car c’est bien de cela qu’il s’agit « de former notre jeunesse polynésienne, de la préparer à demain » conclue Vetea Araipu.
Professeurs agrégés, spécialisés, cadre sécurisé, environnement propice au vivre ensemble, tout est mis en place au Lycée Polyvalent Saint Joseph de Punaauia, l’occasion d’un nouveau départ avec deux secondes générales qui attendent d’accueillir les futurs bacheliers.